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Avril et quart.
28 mars 2008

No country for old men.

nocountryredbandgrab30En français : There will be blood. (Je crois que les gens qui font les titres devaient bosser sur les deux films en même temps et qu’ils se sont plantés, comme on intervertit les étiquettes sur les poignets des bébés. Enfin bref.)

Prenez un film de genre, genre, un cave ordinaire tombe par hasard sur un magot disputé par une bande de mexicains et un tueur psychopathe. De genre, donc.

Plongez le scénariste dans l’acide, puis mettez-lui un collier et baladez-le à hauteur de chien dans la réalité. (La réalité est ce qui ne disparaît pas quand vous cessez d’y croire). Et vous aurez CA. Un film complètement déformé qu’on suit à la trace.

Déformé, parce que quand vous vous attendez à ce qu’il arrive quelque chose et que tout vous dit que cette chose va arriver, vous supposez bien sûr que finalement cette chose-là n’arrivera pas, rapport à la finesse du scénario et au maintien du spectateur en haleine, tout ça, les règles d’or, tout ça, eh bien non seulement la chose trop attendue arrive quand même, mais si elle n’arrive pas, c’est qu’ils ont perdu la feuille du script et qu’ils sont passés à autre chose, ou alors qu’il arrive quelque chose d’autre de totalement grotesque, qui n’est même pas le contraire de la chose attendue, mais juste autre chose, comme dans la vraie vie, où il n’y pas de scénariste et c’est pour ça que la vraie vie ne fait pas de bons films de genre, sauf chez les frères Coen.

Trace, parce que traces de sang, bien sûr. Genre oblige. Fines gouttelettes laissées par une biche blessée, petit ruisseaux devenant rivières, puis étangs, parfois cascades, et nous, les petits poucets, on suit. Il n’y a pas grand chose d’autre à faire, de toutes façons. Tous les personnages sont liés par ce pacte de sang.

Ils vont traîner leur viande rosie, mourir un peu partout, parfois hors champ, de préférence, quand il s’agit de personnages principaux, alors que les figurants nous arrosent généreusement au passage, si bien qu’on a l’impression pendant tout le film de voir une sorte de making off, de bonus du film normal qui aurait été d’ailleurs parfaitement inintéressant.

Javier Bardem arrive à atteindre un niveau « générateur d’inquiétude » assez performant, (je voulais écrire un niveau d’inquiétance mais je ne crois pas que ce mot existe, mon correcteur d’orthographe me le zèbre en rouge mais je l’ignore).

On a moins envie de le croiser sur un trottoir, allez, que Freddy Kruger, qui est pourtant mieux coiffé sous son chapeau mais qui a un pull marin ridicule, je vous l’accorde. D’où cette question : faut-il une petite dose de ridicule pour rendre un tueur psychopathe absolument inquiétant ?

Sinon j’aime beaucoup Tommy Lee Jones parce qu’il a l’air totalement zen et blasé de travailler sur un film pareil et qu’il trimballe des casseroles terribles auxquelles on ne comprend rien, si bien qu’il parle version iceberg, je dis un mot sur sept, mais ce mot il est drôlement bien asséné.

Y a pas de conclusion parce que je fais comme eux. Voilà, on va dire que c’est fini.

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